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LE P.P.I.
Projet Pédagogique Individualisé

Actualisation Janvier 2002

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1. Qu'est-ce que c'est ?
Projet: Dans la conjoncture économique actuelle, la notion de projet est liée à la nécessité d'être plus efficace, de répondre aux besoins et de rendre des comptes, c'est la transparence.
Ici, c'est soit la lutte contre l'échec scolaire qui est concernée, soit une meilleure adaptation avec un handicap spécifique. On va donc se fixer des objectifs atteignables à plus ou moins long terme, et des échéances. Il n'y a projet qu'avec la notion de temps, c'est ce qui donne du sens à nos actions pédagogiques.
Pédagogique: Ce n'est pas le projet personnel du jeune que nous construisons ici, car il ne peut être élaboré que par lui-même, nous nous situons dans le cadre pédagogique et il n'y aura projet pédagogique qu'avec l'accord et l'engagement du jeune.
Les enseignants à l'origine de ce projet se fixent en priorité des objectifs d'apprentissages scolaires.
Il est indispensable qu'il soit élaboré avec le jeune, les intervenants directs en contact avec lui et sa famille.
Le P.P.I. devra être en cohérence avec d'éventuels autres projets dont il peut faire partie, tels que Projets: de classe, de cycle, d'école, d'établissement, thérapeutique, éducatif, professionnel...
Individualisé: La loi d'orientation de 1989 met l'enfant au coeur du système de l'Education Nationale, et reconnaît l'élève comme individu.
Il est indispensable de partir de ses acquis et d'avoir repéré ses possibilités dans l'acquisition de nouveaux apprentissages. Le projet doit répondre à ses besoins, à sa motivation et l'amener vers de nouveaux acquis tout en prenant en compte la réalité et l'environnement

2. Pourquoi ?
Si nous nous situons, par exemple, dans un établissement spécialisé:
Il y a des raisons externes:
I.O. du 3O.1O.89. Annexes XXIV et Loi d'Orientation Scolaire.
Outil de liaison avec les intervenants extérieurs, la famille, les lieux de formation professionnelle
pour le jeune.
Renforcement des objectifs d'autonomie et d'insertion sociale.
Il y a des raisons internes:
Cohérence avec les objectifs principaux du projet d'établissement.
Reconnaissance de l'individu.
Connaître les besoins, moyens et ressources à individualiser.
Répondre à des difficultés spécifiques individuelles et communes.
Utiliser efficacement les réunions de synthèse, qui concrétisent les échéances fixées dans le P.P.I.

"L'on ne peut pas instruire sans supposer
toute l'intelligence possible dans un marmot"
Alain (1)

3. Pour quoi ?
Pour l'aider à progresser et s'insérer au mieux après la scolarité.
Tout individu est porteur d'un potentiel motivationnel, il convient de lui donner les moyens de la motivation en organisant l'interaction avec l'environnement et l' amélioration de la confiance en soi.
Le jeune en difficulté ne se projette pas aisément dans l'avenir, et de ce fait parait moins motivé, car ce qui motive c'est le projet dont on se dote. La motivation est liée à l'imaginaire et à la richesse des représentations de ce que sera la réalité après l'action.
Pour créer un processus motivationnel, on va fixer par rapport aux potentialités du jeune, des paliers de réussite qui lui donneront la possibilité d'agir sur le monde et renforceront la conscience de soi.

4. Pour qui ?
Pas forcément pour tous les élèves. Pour les quelques cas limites qui peuvent être en marge du Projet d'Ecole (dans ce cas le P.P.I. est le plus souvent rédigé par le R.A.S.E.D.) c'est pour cette raison que le P.E. doit concerner un maximum d'élèves; plus il est pointu, plus il y aura d'individus en marge ou en dehors.des objectifs concernant l'ensemble des élèves.
Dans les établissements spécialisés, il est important que chaque jeune fasse l'objet d'une réflexion et qu'un document indiquant les objectifs individualisés d'apprentissages scolaires soit rédigé pour servir d'outil à utiliser pendant les synthèses. Ceci dans un premier temps, et à long terme il est souhaitable d'élaborer avec chaque jeune un P.P.I.; ou un P.I.F.(Projet Individuel de Formation) pour les adolescents.

5. Qui le fait ?
Les enseignants sont les maîtres d'oeuvre, le projet sera construit avec le jeune, l'équipe pluridisciplinaire, les intervenants directs et la famille. Le P.P.I. ne sera peut-être pas élaboré par toutes ces personnes mais il est indispensable qu'elles en soient informées pour qu'il puisse être discuté et agréé.

6. Où et quand ?
A l'école ou dans l'établissement, pendant les réunions de concertation, avant les réunions de synthèse qui serviront de mise au point aux diverses actions, de modification et de relance.
En établissement spécialisé une ébauche du P.P.I. sera proposée dès la réunion d'admission; sinon le plus rapidement possible après l'arrivée du jeune, à partir des indications de placement, et de ses besoins spécifiques repérés, en adéquation avec les moyens existants et le projet d'école et d'établissement.
Une réunion avec les parents permettra de les associer autant que possible aux décisions concernant les moyens mis en oeuvre, les services sociaux intervenants déjà dans la famille peuvent être invités.

"Aide moi à faire tout seul"
Maria Montessori (2)

7. Comment ?
Sur un plan général: (L. Chauvin)
"Le P.P.I. est un pari sur la réussite, il doit être futuriste et optimiste et ne jamais perdre de vue l'objectif final: la sortie de l'établissement.
Il doit toujours être envisagé sous un angle dynamique traduisant la volonté de faire changer les choses. Souple, modulable, il reste une réalité négociable dans l'établissement mais aussi avec d'autres instances et d'autres partenaires.
Présentation:
Il est rédigé d'une façon lisible et explicite pour tous, quatre pages doivent suffire pour faire figurer: les indications de placement, les prises en charge, le passé scolaire, les acquis, les besoins spécifiques repérés, les moyens et stratégies pédagogiques choisis, les objectifs atteignables avec les dates d'échéances, l'adulte référent de ce P.P.I. et les signatures des différents participants et intéressés, pour ne pas oublier les notions de contrat et d'engagement sous-jacentes dans le P.P.I.
Une démarche possible:
a) Les grandes orientations du P.P.I. sont définies à l'admission.
b) L'école accueille le jeune, repère grâce aux grilles, tests, ou bilans, ses acquis et ses potentialités d'apprentissage scolaire.
c) On choisit , si possible avec le jeune, des difficultés possibles à résoudre. Elles sont hiérarchisées et l'on se fixe des priorités. Le mieux est de les exprimer grâce aux compétences des cycles ou des C.A.P.
d) Une première réunion va permettre de réfléchir à la stratégie pédagogique et aux étapes choisies pour résoudre ou faire progresser dans les compétences visées. On va se donner des échéances et décider des intervenants des stratégies et des moyens à mettre en oeuvre. e) Après un temps de fonctionnement selon les méthodes, avec les moyens et les objectifs déterminés, une évaluation des résultats se fera et une réunion de synthèse avec l'apport spécifique des différents intervenants, permettra d'ajuster et de relancer le P.P.I. par rapport aux résultats obtenus.
Il est souhaitable que le jeune assiste au moins à une partie de sa synthèse.

"Un enfant ne peut réussir que s'il est certain d'en être capable"
Franck Smith (3)

8. Des difficultés à surmonter
Gestion des temps de réunion avec les différents intervenants intérieurs et extérieurs
La multiplicité des intervenants, problème pour un individu morcelé,(Il faut rechercher une cohérence dans les actions
entreprises pour rendre au jeune son unité).
La nécessité d'informer du P.P.I. tous les intervenants et tous les intéressés.
Plus l'individu est en difficulté, plus le P.P.I. est indispensable.
La prise en compte du manque de motivation et la difficulté des jeunes à se projeter dans l'avenir.
L'articulation de ce qu'il est avec ce qu'il voudrait être et la confrontation avec la réalité.
Le choix des compétences et des objectifs précis, fonctionnels et atteignables, (c'est une pédagogie de la réussite qui
lui permettra de reprendre confiance, d'être motivé et d'avoir envie de continuer à progresser).
Nos représentations des besoins spécifiques de l'enfant, sont-ils en cohérence avec les attentes des enfants, voire leurs
désirs ?

9. Mise en oeuvre:
Par rapport:
Aux indications de placement données par la CCPE ou CDES
Aux objectifs internes de l'établissement qui sont en cohérence avec les objectifs nationaux.
Aux premières orientations prises lors de l'admission du jeune avec les différents acteurs et partenaires.
Aux prises en charge psychologiques, thérapeutiques, rééducatives, ou éducatives envisagées.
Au cursus et dossier scolaire.
Acquis scolaires, ce qui suppose un bilan initial à faire si le dossier scolaire reçu est incomplet.
On va décider de:
Recenser les besoins spécifiques du jeune, on prend en compte: ses points forts, ses difficultés, ce qui peut
s'améliorer, et ce qu'il souhaite acquérir.
Hiérarchiser et dégager des priorités.
Choisir des compétences et des objectifs atteignables,observables et évaluables, en cohérence les uns avec les autres;
tout en gardant une certaine part d'incertitude dû à l'investissement et la motivation du jeune. Le P.P.I. doit avoir un
aspect "défi et pari sur l'avenir", et l'on s'efforcera de le faire aboutir.
Déterminer des étapes progressives pour atteindre ces objectifs.
Utiliser les moyens matériels et humains mis à disposition ou susceptibles d'être obtenus, les plus adaptés à la réali
sation du projet.
Mettre en oeuvre une pédagogie et des stratégies visant la réussite de l'élève.
Etablir un calendrier des moments d'évaluation.
Prévoir des moments de bilan-discussion avec le jeune.
Désigner un adulte volontaire comme référent et responsable du P.P.I.
Déterminer la durée du P.P.I., révisable à chaque synthèse (le P.P.I. en étant l'outil privilégié).
Fixer, en fonction des éventuels intervenants, la fréquence des séquences de travail spécifiques aux actions visant les
objectifs du P.P.I. ( Il est évident qu'une partie importante de l'acte pédagogique en général, concernant un jeune, vise
des objectifs communs à tous les élèves de l'établissement. Ne figurent sur le P.P.I. que des perspectives spécifiques
à ses besoins et aux moyens individuels dont il va bénéficier.)
Informer les partenaires différents et avoir leur adhésion (les parents doivent être partie prenante)
Les objectifs devront être explicites et le moins équivoques possible, leur utilité sera reconnue par tous.
Rédiger et signer le contrat, au moins entre le jeune et les intervenants directs.
La pédagogie, s'apparente à celle du contrat et de la réussite :
Transparence des objectifs et des moyens mis en oeuvre.
Adhésion du jeune et recherche par les adultes des conditions les plus appropriées et des aides spécifiques.
Importance de la motivation permettant à l'élève de franchir les différentes étapes mises en place progressivement
pour atteindre l'objectif visé.
Observation et évaluation régulière aidant à comprendre ce qui peut bloquer et amenant à proposer d'autres supports,
d'autres conditions pour progresser( " Re-médiation").
Prise en compte et écoute régulière du jeune.
Projet limité dans le temps et débouchant sur d'autres projets à plus ou moins long terme (projets : professionnels,
personnels ...)
Prise un compte du jeune:
Dans la mesure de ses possibilités, tout doit être mis en oeuvre pour qu'il puisse:
Connaître l'intention du projet (finalités, buts) ainsi que les résultats à atteindre (compétences, objectifs, performan
ces)
Savoir comment, par quels moyens, et en combien de temps, il peut y parvenir.
Savoir avec quelles aides et avec qui il va travailler.
Avoir reconnu l'utilité et accepter ces objectifs.
Signer le P.P.I.

"On peut dire qu'un apprentissage s'effectue quand un individu prend de l'information
dans son environnement en fonction d'un projet personnel"
Philippe Meirieu (4)

1O. Bibliographie

(1) Alain Propos II LA PLEIADE Paris 197O
(2) Montessori L'enfant DENOEL-GONTHIER Pays-bas 1936
(3) Smith La compréhension et l'apprentissage H.R.W. Montréal 1975
(4) Meirieu Apprendre...oui, mais comment ? E.S.F. Paris 1987
Meirieu Coordination d'articles de divers auteurs
Collectif Pourquoi? Comment? Différencier la pédagogie C.R.D.P.Lyon 1986
Pemartin-Legreb Psychopédagogie des projets personnels E.A.P Paris 1988
Jean Vassileff La pédagogie du projet en formation jeunes et adultes
CHRONIQUE SOCIALE Lyon 1991
R Etienne-A et R Baldy-P Bénedetto Le projet personnel de l'élève
HACHETTE Paris 1992
M Croizier Motivation, projet personnel, apprentissages E.S.F Paris 1993
Collectif Gestion de parcours individualisés en SEGPA et EREA CRDP Bordeaux 1993

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Jean-Pierre PERRIN

Conseiller Pédagogique

EMail personnelle: jpperrin@infonie.fr

Adresse de la page: http://chez.com/aispedagogiejpperrin/ppi.htm

J'attends vos remarques, ajouts, et suggestions de présentation, merci d'avance.

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siteais.gifnouveau.gifSite réactualisé le: 6 Mars 2002

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