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AISActualisation Juin 2001
1.
Historique
2. Les
compétences à développer pour la lecture
à haute voix
3. Des pistes
pratiques qui justifient la lecture à haute
voix
4. Pour
améliorer la lecture à voix haute
Les changements d'habitude et de
pratiques pédagogiques concernant la lecture à haute
voix n'ont changés qu'à la fin du XXème
siècle.
Nos pères lisaient, essentiellement, à haute voix, ce
que nous lisons actuellement silencieusement.
Avant il y avait synonymie entre lecture et lecture à haute
voix.
La tradition d'une lecture faite à haute voix, trouve sans
doute ses origines dans deux aspects très concrets: la
qualité des supports et les pratiques culturelles.
La qualité des supports:
Dans l'antiquité, les
textes sont écrits en colonnes sur papyrus roulé, et
les écritures sémiotiques avec leurs squelettes
graphiques consonantiques, les mots sans séparation, et la
ponctuation embryonnaire font que techniquement, il était plus
efficace de lire à haute voix.
Le parchemin présente une évolution, la graphie est
plus serrée mais des lettres se chevauchent, il y a des
abréviations, en général les mots sont plus
lisibles, la césure plus évidente, et la ponctuation
plus usitée.
L'imprimerie représente une révolution dans la
transmission des écrits, la diffusion est facilité
accompagnée d'une certaine vulgarisation, les coûts
baissent, c'est l'essor de l'alphabétisation.
Les pratiques culturelles:
Dans le monde antique, il y a une forte présence de l'oral,
à Athènes et à Rome, on apprécie
l'éloquence, le balancement des discours se retrouvent
d'ailleurs dans la lecture.
On se fait lire des textes graphiquement peu accessibles.
Au Moyen-âge, le texte circule par la voix. Les clercs
pratiquent la lecture orale des manuscrits, les troubadours
transmettent les chansons de gestes et le patrimoine culturel, la
noblesse lit et dit des poésies.
Au XVème siècle la lecture silencieuse reste le fait
des bourgeois, juges, notaires, commerçants et artisans.
Au XVIIIème siècle la lecture à haute voix se
fait pour la maisonnée, c'est une lecture qui inculte la
morale en s'appuyant surtout sur des passages de la bible.
Jean-Jacques Rousseau, enfant, forge ainsi sa pensée par la
lecture orale qu'il fait à son père au travail dans sa
boutique d'horloger. La haute société se retrouve dans
les salons où se lisent les dernières richesses du
patrimoine littéraire et philosophique.
Au XIXème siècle, chez Zola on voit les efforts de
quelques humbles paysans lisant à voix haute à leurs
compagnons d'efforts.
Au cours des siècles on constate que la lecture à haute
voix devient un plaisir partagé dans tous les milieux.
Les Instructions
Officielles:
Dès le règlement du 29 Août 1840, on peut lire:
"la leçon de rédaction commencera par la lecture
à voix haute de quelques copies; ensuite l'instituteur lira le
sujet pour la leçon suivante; il terminera par la lecture du
modèle de celle qui aura été
corrigée".
20 Août 1857: "il s'agit d'obtenir d'abord que la lecture soit
faite avec aisance et naturel, et en général sur le ton
de la conversation..."
1873, la lecture à haute voix est une épreuve du
certificat d'études "pour vérifier une lecture
intelligente et accentuée".
1898, Ernest Legouvé, dans les Textes Officiels du
Français, affirme que "la lecture à haute voix nous
donne une puissance d'analyse que la lecture muette ne
connaîtra jamais".
1905, on forme les instituteurs de troisième année aux
lectures publiques du soir pour instruire dans des
"conférences populaires sur des textes beaux et
édifiants".
Circulaire du 3 mai 1935, pour le cinquantième anniversaire de
la mort de Victor Hugo
: "la lecture à haute voix que les instituteurs et
institutrices font souvent le samedi après-midi pour
récompenser les élèves du bon travail de la
semaine, devront être de préférence
empruntées à Victor Hugo".
Les Instructions Officielles de 1941, 1944, 1947, disent que la
lecture à haute voix représente l'aboutissement de
l'apprentissage de la lecture.
1957: "Il faut deux lectures magistrales avant que l'enfant ne lise
à son tour"
1972, premier virage, les
pédagogues et le Ministère de l'Education Nationale
montrent que "Lire c'est comprendre". Le déchiffrement et
l'oralisation sont perçus comme autant d'entraves à la
compréhension. "On lit d'autant mieux que cette
compréhension est plus rapide, plus précise, plus
souple et plus sensible aux qualités du texte".
1976, Jean Foucambert avance que la lecture est un processus
idéo-visuel, parfaitement silencieux. La lecture à
haute voix est une lecture qu'on sonorise.
1987, Evelyne Charmeux dit que le lecture à haute voix est une
discipline à part.
1991, la même, précise que la lecture à haute
voix est une richesse supplémentaire pour la lecture, mais
elle ne saurait se confondre avec elle.
1991, deuxième virage,
Le Ministère met en garde les enseignants contre les dangers
d'un entraînement systématique à la lecture
rapide. Il est recommandé d'user des deux, sachant qu'on ne
peut se passer de la lecture à haute voix, ce sont deux
modalités dont il faut recourir avec alternance.
1995, la lecture à haute voix par le maître est
indispensable. Elle a pour but l'imprégnation et doit susciter
le goût de lire en donnant aux élèves
l'idée de ce qu'on attend d'eux.
1998, l'Observatoire National de la lecture défend
l'idée que la lecture d'histoires aux enfants contribue au
succès de l'apprentissage de la lecture, ceci étant
confirmé par plusieurs études de spécialistes de
la lecture.
€Articuler correctement
€Déchiffrer sans difficulté
€Comprendre le texte à lire en l'ayant préparé,
notamment par la lecture silencieuse, et éventuellement avec
un questionnaire guide et/ou des outils d'aide.
€Avoir le désir de transmettre et de communiquer
€Accepter d'écouter celui qui lit, et respecter sa lecture
€Respecter la syntaxe
€Mettre l'accent et l'intonation pour placer le texte au premier
plan
€Prendre position, choisir, s'affirmer comme individu lors de sa
lecture du texte
L'élève participe activement à
l'élaboration de ses propres acquisitions.
On lit toujours à voix haute pour quelqu'un, à notre
époque demandons dans quelles circonstances, nous adultes,
lisons-nous à haute voix ?
€dialogues, jeu théâtral
à partir de textes lus
€lire son premier jet d'expression écrite pour avoir l'avis
des autres
€présenter un exposé en s'aidant de ses
écrits
€présenter un livre lu, un article, un document
€faire une lecture-relais à plusieurs à partir de
textes préparés ensemble
€préparer une lecture oralisée partir d'un texte
agrandi contenant les indications de diction,
débit, rythme, vitesse, tonalité...
€lire des textes informatif, prescriptif, lire une fiche technique
pour aider l'autre à réaliser,
monter, construire l'objet, ou faire une action précise
€créer un livre cassette pour enrichir une
audiothèque
€enregistrer une lecture à des fins diverses à
préciser
€pratiquer l'évaluation mutuelle et formative de la lecture
oralisée à partir de grilles de
critères construites ensemble, afin de mieux lire à
voix haute
Des idées de projets
pédagogiques sur cet aspect
€organiser une veillée lecture avec les parents de la classe
en les faisant lire ce qu'ils veulent
faire partager aux autres
€lire des contes, des poèmes, des textes, lors d'un
spectacle
€faire la voix-off d'un spectacle de mimes ou autre, à partir
d'écrits faits en classe
€lire des contes, histoires, poèmes, textes, à une
autre classe
€lire un compte-rendu de visite, de sortie, d'expérience, un
règlement, un fonctionnement de
classe, une lettre des correspondant... aux familles, à
d'autres
€commenter un diaporama, une exposition... à partir de textes
faits en classe
€lire à des non-voyants, des enfants malades, des personnes
âgées...
Matériel
préconisé:
pupitre, micro,
métronome, chronomètre, projecteur de diapos,
magnétophone, camescope, magnétoscope, ordinateur
pouvant servir de prompteur
€respirer, gérer son souffle
€ralentir son débit ou l'accélérer
€moduler l'intensité, la tonalité de sa voix
€moduler, changer sa voix en l'adaptant au personnage ou à la
situation
€repérer dans le texte à lire les mots inducteurs de
rythme, d'intonation, de débit
€placer sa voix, se faire entendre par le public sans se fatiguer
€articuler correctement après avoir fait des exercices
progressifs dans la difficulté
€inventer des phrases défi à faire articuler
correctement
€jouer avec les mots et les assonances
€prononcer les mots nouveaux ou complexes
€reconnaître un mot globalement
€développer l'attention sur la relation entre le son et le
mouvement des lèvres
€comprendre le texte, son sens, et les intentions de l'auteur en
l'ayant préparé
€déchiffrer un texte incomplet, un texte sans césure,
avec des lignes semi effacées dans le sens horizontal,
anticiper en devinant le mot manquant (voir exercices en début
de l'ouvrage de Cohen-Mauffrey "Vers une nouvelle pédagogie de
la lecture" ARMAND-COLIN
€connaître et respecter la ponctuation
€marquer les liaisons
€développer son aisance orale et sa présence face
à un auditoire
€améliorer le balayage oculaire (ELMO et fichiers ATEL
Foucambert, exercices
Richaudeau)
€lire plus vite
€exprimer des sentiments différents par rapport au même
texte, en donner différentes versions, avec différents
styles (tirade de Cyrano de Bergerac)
€jouer le texte en faisant des gestes en cohérence et en se
déplaçant à bon escient
€inciter le public à réagir en lui faisant passer des
émotions
ێcouter l'autre et respecter sa lecture
"La lecture à haute voix du
CP au CM2"
M. Ros-Dupont, A. Billaud-Lecoinet, A.-M. Ducros, I. Dupinay-Lemaire
BORDAS 1999
sur Macintosh
LCIII, depuis le 20.02.1996
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réactualisé le: 6 Mars 2002