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LE LANGAGE A L'ECOLE MATERNELLE Actualisation Janvier 2001 Les petits enfants qui apprennent par l'imitation et particulièrement le langage, reproduisent exactement ce qu'ils entendent dans leur milieu.
Si l'on n'y prend garde, les mots et les tournures incorrectes répétées risquent de s'installer de façon définitive dans leur vocabulaire et de constituer, un handicap sérieux pour la conduite de leur scolarité ultérieure.
On ne déracine pas une mauvaise habitude par des remontrances, mais en lui substituant une habitude différente et conforme à la norme attendue.
On ne peut pas reprendre l'enfant chaque fois qu'il se trompe, il finirait par ne plus rien dire, cette inhibition tarissant la source du langage. Il est pourtant nécessaire d'intervenir très tôt pour l'amener à parler correctement, car plus l'enfant grandira, plus il aura de difficulté à se corriger.
Si l'on se souvient que les habitudes contractées à cet âge sont fixées pour toujours, on voit le bienfait de cette entreprise qui apporte une solution ingénieuse à un problème grave et qui n'est pas particulier à une seule région. Donner aux élèves un langage correct au service d'une pensée claire, reste le meilleur moyen de communication entre les hommes.
Tout entraînement à la pratique de la langue maternelle implique un dosage mesuré de libération et de contrainte, et la liberté de parole suppose, en définitive, une connaissance au moins implicite des lois qui régissent le système oral. En pédagogie, comme ailleurs, la liberté réelle de l'enfant, c'est-à-dire son pouvoir réel sur les êtres, les choses, et les mots, passe par un certain nombre de contraintes dont l'ignorance débouche sur l'impuissance, voire la frustration et la révolte.
Libérer l'enfant c'est donc dans un premier temps, lui donner effectivement la parole et ce, en toute circonstance. Mais c'est aussi lui ménager des périodes d'entraînement systématique au cours desquelles il s'imprègne des tournures syntaxiques conformes aux normes en vigueur et, par ailleurs, susceptibles d'améliorer progressivement la valeur représentative de son langage en fonction d'une réalité qui ne lui est pas donnée d'emblée mais qu'il reconstruit chaque jour selon des modèles de plus en plus affinés.
L'Ecole Maternelle, par conviction a toujours mis l'accent sur l'expression spontanée; on ne saurait trop l'en féliciter, mais les enseignants de maternelle n'ont jamais nié la valeur d'un apprentissage systématique; toute éducation est contraignante; toute culture obéit à d'impérieuses nécessités. Le langage lui-même subit la forte influence de la pression sociale, tant dans ses manifestations orales qu'écrites.C'est pourquoi l'introduction d'exercices oraux ne constitue pas une entorse à la tradition libérale, bien au contraire.
L'utilisation, entre autres des comptines comme remédiation pédagogique a montré son efficacité.
Ces comptines qui ont enchanté toutes les enfances, les rimes et les rythmes qui les rendent si amusantes à dire et à répéter sont porteuses d'expressions correctes qui vont s'installer sans peine dans le langage des enfants.
Par l'utilisation et la création de comptines autocorrectives, les formes canoniques du langage sont intégrées dans le potentiel de l'enfant par répétition et conditionnement, mais ce conditionnement se déroule dans un contexte ludique qui passe par le jeu sur les mots et sur la langue et d'une certaine façon dédramatise l'approche didactique du langage.
Pour que la comptine autocorrective puisse être utilisée efficacement en classe, il faut que l'enfant parle et que son langage soit spontané; pour cela il doit être parfaitement intégré dans le groupe-classe.Le langage n'est vraiment spontané que si l'enfant choisit lui-même son thème. Un enfant doit pouvoir nous parler de son petit chien même si son voisin vient de nous raconter la visite d 'un bateau faite la veille. D'abord parce que lui n'a pas vu le bateau, et surtout parce que c'est l'histoire de son petit chien qu'il a envie de nous raconter. Certains enfants n'ont jamais rien à nous raconter: ils sont tristes et semblent "vides". La vie de la classe doit donc être suffisamment riche et les activités variées pour permettre à ces enfants d'y puiser des sujets de discussion, et participer ainsi aux échanges du groupe.
Jean-Pierre PERRIN Conseiller Pédagogique EMail personnelle: jpperrin@infonie.fr Adresse de la page: http://chez.com/aispedagogiejpperrin/langmate.htm J'attends vos remarques, ajouts, et suggestions de présentation, merci d'avance. sur Macintosh LCIII, depuis le 20.02.1996
Site réactualisé le: 6 Mars 2002