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L'INTEGRATION SCOLAIRE
DES ENFANTS ET ADOLESCENTS HANDICAPES

Actualisation Janvier 2001

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1_ Généralités

2_ Le P.I.I.S. Projet Individualisé d'Intégration Scolaire

3_ L'U.P.I. Unité Pédagogique d'Intégration

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1_ Généralités
L'intégration scolaire des enfants et adolescents handicapés dans les établissements ordinaires relevant du Ministère de l'Education Nationale, pour ne pas dire dans les établissements spécialisés dont la fonction habituelle est d'accueillir ces jeunes, constitue une politique majeure de ce ministère depuis plus de vingt ans.
Depuis la
Loi d'Orientation en faveur des personnes handicapées (Loi 75-34 du 30 Juin 1975), de nombreux textes officiels sont venus confirmer cette option, préciser les possibilités de mise en oeuvre, créer des structures et des dispositif d'intégration dans les écoles, les collèges et les lycées. Nous citerons pour mémoire:
_ Les deux
circulaires des 29 janvier 1982 et 1983 qui précisent les principes même de l'intégration scolaire et nous apportent de très précieuses et toujours très actuelles prescriptions et indications sur les mises en oeuvre de ces actions. Cette circulaire est cosignée par le M.E.N. et le Ministère de la Solidarité Nationale, à cette époque: Alain Savary et Nicole Questiaux.
_ La
Loi d'orientation sur l'Education de juillet 1989 qui réaffirme très largement ce principe en fixant les cadres nouveaux d'une "école pour tous" et en créant les conditions favorables aux processus intégratifs (cycles, équipes pédagogiques, projets d'école...)
_ La
circulaire d'avril 1990 (BO 16 de 90) mettant en place les Réseaux d'Aides Spécialisés pour les Enfants en Difficulté (RASED) et permettant des prises en charge laissant les jeunes dans leur cadre ordinaire d'apprentissage.
_ Utilisation dès 1990 de
la nomenclature fixée par l'Organisation Mondiale pour la Santé (OMS), on parlera de déficience, incapacité ou désavantage, et plus seulement de handicap. (BO 16 de 90).

Quelles différences entre

déficience, incapacité et handicap ?

La circulaire du 18 novembre 1991 (BO 3 de 92) reprend la nomenclature arrêtée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans les termes suivants:
L'analyse de la situation des personnes handicapées à conduit l'OMS à définir les normes théoriques et pratiques qui articulent les notions de déficience, d'incapacité et de handicap.
La déficience est une perturbation des structures ou fonctions anatomiques, physiologiques, ou psychologiques de l'organisme.
L'incapacité affecte la personne par une limitation des possibilités fonctionnelles ou des performances et des restrictions d'activité qui en résultent.
Le handicap est le désavantage qui résulte de la différence entre ce que la société attend de l'individu et ce qu'il est capable de faire, compte tenu de ses déficiences et des incapacités corrélatives.
Ainsi pour une incapacité donnée, le handicap d'un enfant varie d'une part en fonction des attentes sociales qui peuvent se traduire notamment en termes d'exigences du milieu scolaire où il se trouve, et d'autre part en fonction des aides qui peuvent lui être apportées dans chacun de ses milieux de vie.
Cette acception du handicap comme décalage entre ce qu'on attend d'un enfant et ce qu'il est capable de faire, compte tenu de ses incapacités fonctionnelles, justifie le croisement des regards professionnels portés sur sa situation, et légitime en conséquence la concertation en équipe éducative pluridisciplinaire comme la formalisation des prises de décision, au double plan diagnostique et pronostique, en commission d'éducation spéciale (CDES, CCSD, CCPE).

_ Les circulaires du 18 novembre 1991 (BO 3 de 92) réaffirmant et précisant les principes de l'intégration en créant les Classes d'Intégration Scolaire (CLIS).
_
Le nouveau contrat pour l'école, en 1994, à partir d'une vaste consultation nationale, ( en Mars 1994, les tables rondes de Bordeaux, Lyon, Lille et Strasbourg, soit 21 groupes de travail ont engagés le débat sur la situation de l'école et recherchés les moyens d'en améliorer le fonctionnement) le M.E.N. en a dégagé 155 propositions, ici, la 19 nous intéresse particulièrement, elle dit :" La scolarisation dans les classes ordinaires des élèves handicapés est favorisée dans le souci d'une meilleure intégration. La gravité du handicap est prise en compté pour la détermination des effectifs dans la classe" (rentrée 94 et plan pour 3 ans).
_ Les deux
circulaires du 17 mai 1995 (BO 21 de 95) crées les Unités Pédagogiques d'Intégration au collège(UPI) pour les adolescents porteurs d'un handicap mental.
_
La circulaire du 27 février 1997 fixe l'organisation des enseignements au collège, et précise les besoins spécifiques d'éducation des adolescents, et la prise en charge des élèves en grande difficulté scolaire. Au lieu de classifier, on essaiera de repérer les besoins et d'apporter les aides et structures.

Parallèlement à cet important arsenal législatif et réglementaire du M.E.N., le Ministère de la Santé exerçant la tutelle des établissements Médico-éducatifs, réformait entre 1987 et 1989 les annexes XXIV de la loi médico-sociale de 1956, permettant ainsi aux établissements de redéployer les moyens mis à leur disposition pour créer des services spécialisés dans l'accompagnement des familles et des jeunes intégrés, ou aider des associations à mettre en place ces services d'accompagnement. Actuellement un des services les plus connus est le SESSAD (Service d'Education, de Soins Spécialisés, et d'Aide à Domicile).

Quelles formes prend l'intégration scolaire aujourd'hui ?

La finalité de l'intégration scolaire est de permettre au jeune de s'intégrer à un groupe social, parmi ses pairs et de bénéficier d'une scolarisation optimale pour se préparer à une vie d'adulte où il trouvera sa place tant professionnelle que sociale.
L'objectif visé est de lui donner les moyens d'acquérir les compétences requises en aménageant le cursus et les formes de travail les plus adaptés. Ainsi l'intégration en milieu ordinaire ne conserve-t-elle toute son efficacité, et son intérêt, pour les élèves handicapés comme pour leurs familles, qu'à la condition que soit préservée la dimension scolaire du projet intégratif.
L'intégration scolaire se réalise sous forme de projets individualisés divers dont les caractéristiques majeures doivent être la cohérence, la continuité et l'évolutivité; ces projets relèvent d'un processus dynamique pour répondre au mieux aux besoins de scolarisation des enfants handicapés comme des enfants malades en prenant des formes diverses qui peuvent se compléter ou se succéder. Il peut s'agir:
_ D'une
intégration individuelle: les jeunes suivent l'enseignement au sein d'une classe ordinaire ou spécilaisée dans son cadre habituel de fonctionnement. Cette participation peut être permanente ou partielle. Elle est définie par le projet individuel d'intégration qui doit être élaboré pour chaque élève handicapé ou malade en fonction de ses besoins et possibilités.
_ D'une
intégration collective: celle-ci se réalise dans le cadre de structures spécifiques crées au sein de l'établissement où un enseignement aménagé est proposé. Cette forme s'appuie sur l'élaboration des projets individualisés, que prend en compte le projet collectif de la classe. Ces classes peuvent aussi bien être des classes ou des structures spécialisées (CLIS, SEGPA) que des classes adaptées au sein desquelles est pratiquée une pédagogie spécialisée. Le choix de la forme est proposée par l'équipe éducative en concertation avec les différents partenaires, dont bien évidemment le jeune lui-même.

2_ Le P.I.I.S. Projet Individualisé d'Intégration Scolaire

Le Projet Individualisé d'Intégration Scolaire
Quelle qu'en soit la forme, un Projet Intégratif est en effet :

_ Individualisé: chaque enfant handicapé ou malade présente des besoins particuliers, et, qu'il soit intégré individuellement en classe ordinaire ou regroupé avec d'autres en classe spécialisée, le projet retenu doit lui être adapté.
_
Evolutif: ce même projet peut être modifié en cours de cursus, il est toujours révisable, et doit être régulièrement suivi, évalué et réajusté, en réunion avec les partenaires concernés.
_
Concerté: les réponses apportées aux besoins particuliers d'un enfant handicapé ou malade sont pluridisciplinaires, en concertation avec les demandeurs de l'intégration; la mise en cohérence des interventions pédagogiques, éducatives et thérapeutiques sont donc nécessaires.
_
Contractualisé: un projet pluridisciplinaire engage des partenaires pendant un temps défini, à court terme et à long terme, il doit donc être garanti, généralement dans une convention d'intégration signée par tous les partenaires concernés et évidemment les intéressés (jeune et famille).
_
Continu: il est indispensable que le projet d'intégration, dont la finalité visera l'intégration scolaire, professionnelle et sociale, s'inscrive dans un processus de continuité, au delà des cycles et des structures.

Dans tous les cas le projet écrit précise: Les besoins spécifiques identifiés. Les objectifs. Les modalités concrètes de mise en oeuvre (temps d'intégration, fréquence, articulation des interventions, aides matérielles ...). Les contenus d'apprentissage, les modalités d'évaluation régulatrice (instances de concertation entre les différents partenaires, étapes du suivi, réajustements à court et moyen termes, échéancier...).
Le P.I.I.S. doit recueillir l'approbation de la famille, du jeune si possible, et peut comprendre une période d'essai.

Qui peut bénéficier de l'intégration ?

Les enfants et adolescents handicapés ou malades dont l'aménagement de la scolarité, exigé par leurs besoins particuliers, justifie la définition d'un projet explicite individualisé d'intégration (jeunes handicapés) ou d'accueil (jeunes malades), qui en précise les condition, modalités et partenaires. Un enfant ou adolescent sera réputé intégré si, et seulement si, il bénéficie d'un Projet Individualisé d'Intégration Scolaire.

Qui sollicite une intégration ?

L'initiative peut émaner: des parents, tuteurs, ou du jeune lui-même; d'une structure soignante ou médico-éducative (hôpital de jour, IME, IMPro, institut de rééducation, institut pour déficients sensoriels, ou établissement à caractère sanitaire...); d'une structure de prévention, de soutien ou de soins ambulatoires; de l'établissement scolaire antérieur (poursuite de l'intégration) ou actuel; d'une commission d'éducation spéciale (CDES, CCSD, CCPE)...

Quels sont les acteurs de l'intégration ?

Dès lors qu'un enfant ou un adolescent présente un handicap, des troubles du comportement et de la personnalité, ou encore une maladie qui ne lui permettent pas de suivre une scolarité ordinaire, ou qui exigent des moyens complémentaires pour la suivre, il amène différentes personnes (professionnels et parents) qui s'occupent de lui à se rencontrer et à former une équipe éducative pluridisciplinaire. Il appartient au directeur d'école ou au chef d'établissement sollicité de réunir et d'animer cette équipe éducative qui comprend, outre la présence ou non du jeune concerné (ceci doit faire l'objet d'une décision de l'équipe) :
Les parents ou tuteurs, le ou les enseignants de la classe ou du cycle, le médecin de l'Education Nationale, l'assistant du service social en faveur des élèves, les personnels d'éducation, le psychologue scolaire ou le conseiller d'orientation-psychologue, les enseignants assurant des aides spécialisées (RASED, soutien spécialisé itinérant...), les services de soins ou les praticiens assurant le suivi de l'enfant.
L'équipe ainsi constituée élabore le projet d'intégration à la lumière des informations que chaque membre de l'équipe apporte, en respect des règles déontologiques. Ce projet lie les partenaires; l'établissement d'accueil, l'établissement de soins et de soutien à la famille, après saisine de la commission d'éducation spéciale compétente qui le notifie en s'en portant garant.

Quelles procédures suivre ?

Dès qu'il est sollicité par une demande d'intégration, le directeur d'école ou le chef d'établissement associe en premier lieu le médecin du service de la santé en faveur des élèves dépendant de l'inspection académique du département. Ensemble, puis avec l'équipe éducative, ils étudient les possibilités de cet accueil, recensent les difficultés ou obstacles éventuels, recherchent les réponses et les ressources adaptées.
Dans cette phase de préparation du projet, ils peuvent solliciter l'appui technique du secrétaire (enseignant spécialisé), ou d'un membre de la commission d'éducation spéciale compétente.
Avec le souci du respect qui lui est dû, l'enfant handicapé ou malade fait l'objet d'un accompagnement qui associe ou non les élèves de la classe.
Plusieurs instances sont concernées et doivent formaliser le projet: L'équipe éducative qui assume le projet en est l'acteur principal; les conseils d'école ou d'administration ont à en connaître, le cas échéant, les modalités matérielles sans pour autant se prononcer sur le projet lui-même; les collectivités territoriales peuvent être saisies pour fournir des ressources complémentaires; l'autorité académique peut être sollicitée pour l'aménagement des horaires, l'attribution des heures de soutien, la réduction d'effectifs, après consultation des commissions paritaires; la commission d'éducation spéciale compétente valide le projet qui lui est soumis et s'en porte garant. Dans le cas de formation professionnelle initiale, l'approbation des autorités compétentes doit être requise (médecin de l'Education Nationale, inspecteur du travail).

3_ L'U.P.I. Unité Pédagogique d'Intégration

Les Unités Pédagogiques d'Intégration U.P.I

Les deux circulaires du 17 mai 1995 (B.O. 21 de 95) crées les Unités Pédagogiques d'Intégration au collège(U.P.I.) pour les adolescents porteurs d'un handicap mental.
Si les structures CLIS de l'école primaire s'inscrivaient franchement dans le modèle de l'intégration collective, le dispositif U.P.I. lui, préfère un modèle mixte, basé sur les intégrations individuelles mais rendant possibles des regroupements pédagogiques chaque fois qu'ils sont nécessaires. En cela le modèle U.P.I. prend nettement ses marques par rapport au modèle traditionnel de la "classe". Craignant les effets "ghettos" caractéristiques de structures telles certaines classes de perfectionnement ou même certaines CLIS (cf. rapport de l'Inspection Générale sur les CLIS d'octobre 1995) le texte créant les U.P.I. a tout d'abord souligné la priorité de l'individualisation des actions intégratives: les adolescents handicapés mentaux accueillis dans les collèges bénéficient d'actions d'intégrations individuelles avec toutes les précautions utiles. L'U.P.I. constitue bien alors dans ce cadre, un dispositif venant permettre des regroupements pédagogiques ou éducatifs lorsque ceux-ci sont jugés utiles, la mise en place des aides lorsqu'elles s'avèrent nécessaires aux progrès de chaque jeune.
Chaque fois que l'élève pourra rejoindre une classe ordinaire, soit seul, soit avec un petit groupe de pairs, accompagné d'un enseignant spécialisé ou non, d'un membre du S.E.S.S.A.D. ou non, cette solution sera prioritairement choisie.
Le dispositif U.P.I. doit permettre à ces jeunes de trouver les repères nécessaires dans le collège, de constituer un "groupe ouvert" qui, développant ses aspects structurants, se défiera de tout confinement qui irait à l'encontre même du concept d'intégration et des buts poursuivis dans la mise en oeuvre de ces actions.
Cet équilibre entre les intégrations individuelles, les intégrations de petits groupes, et les regroupements de jeunes des U.P.I. est sans doute une opération particulièrement délicate à conduire, d'autant que les réponses apportées peuvent varier à tout moment en fonction des jeunes accueillis et de leurs évolutions. Mais c'est bien en cela que les finalités mêmes des actions intégratives seront poursuivies et que l'ensemble de la communauté scolaire sera concernée.
Il semble utile de rappeler aussi que les U.P.I. doivent être implantées au collège et non dans les SEGPA des collèges. Si le texte de mai 1995 (B.O. 21 de 95) conseille la signature d'une convention avec un collège possédant une SEGPA lorsque l'établissement d'accueil n'en possède pas, il précise bien l'objet de cette recommandation:
Elargir l'éventail des enseignements possibles et des entrées pédagogiques susceptibles de motiver les jeunes et de leur permettre de progresser (lorsque cela est souhaitable et possible des initiations à la formation professionnelle pourront ainsi être conduites dans les ateliers de la SEGPA).
Bénéficier des compétences pédagogiques et psychopédagogiques des équipes des SEGPA ayant l'habitude de travailler avec des jeunes présentant de sérieuses difficultés d'apprentissage.
Rien d'autre n'est précisé dans le texte et l'implantation d'une U.P.I. en SEGPA ne peut constituer qu'une interprétation erronée du texte de référence.
Il faut d'ailleurs comprendre de la même façon les collaborations conseillées avec les IME et plus spécialement avec les IMPro. Ici encore la gestion cohérente d'un projet de formation exige que l'on se préoccupe très précocement des orientations possibles en fin de cursus, qu'on les prépare avec attention .Le travail mené avec un établissement possédant des ateliers assurant une formation professionnelle adaptée aux difficultés rencontrées par certains jeunes peut ouvrir des perspectives intéressantes pour les élèves des U.P.I.. Si l'orientation est conduite comme un processus continu, et non comme une décision de dernière minute ou dans une optique fataliste, les collaborations collèges-IMPro peuvent s'avérer particulièrement riches et utiles.
D'autre part les processus d'évaluation sont à l'évidence évolutifs et doivent s'adapter aux besoins avérés de chaque jeune concerné. Les collaborations conduites avec des établissements capables d'apporter des réponses spécifiques à des moments donnés, de mettre en oeuvre des ajustements nécessités par les évolutions des adolescents sont donc essentielles. Sans ce travail en commun, nous risquerions de figer les actions intégratives et d'enfermer les jeunes dans des dispositifs qui ne posséderaient pas les souplesses nécessaires pour répondre à leurs véritables besoins.

Sources documentaires utilisées pour la réalisation de ces documents

_Guide académique de l'intégration scolaire Groupe A.I.S de l'Académie de Versailles
_Accueillir des élèves handicapés Fascicule édité par l'Inspection Académique Orléans-Tours Décembre 1995
_Accueil des enfants et adolescents handicapés en milieu scolaire ordinaire I.A. et DDASS du Cher
_«L'intégration des adolescents handicapés mentaux au Collège»Dossiers A.I.S 2° degré N°1 1997 Centre Paris-Cronstadt

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Jean-Pierre PERRIN

Conseiller Pédagogique

EMail personnelle: jpperrin@infonie.fr

Adresse de la page: http://chez.com/aispedagogiejpperrin/intescol.htm

J'attends vos remarques, ajouts, et suggestions de présentation, merci d'avance.

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